Les ouvrages en compétition de la 1ère édition

À l’image des membres du Comité de lecture qui les ont sélectionnés, les dix romans en compétition pour cette première édition du Prix sont caractérisés par leur grande diversité, autant par les thématiques qu’ils abordent que par leur style littéraire. Chaque ouvrage possède à sa manière une portée engagée qui éveillera chez le lecteur une réflexion naissante, sinon déjà présente.

Les ouvrages sont disponibles à la librairie de Sciences Po

1

Pour un premier roman, Joseph Ponthus offre à ses lecteurs une aventure surprenante : fini la prose et place au retour à la ligne. Le texte utilise le “langage parlé” et paraît rustre aux premiers abords, mais révèle une poésie qui ne manque pas de rythme. À la ligne ressemble au journal intime d’un ouvrier intérimaire qui se résout à travailler dans une conserverie de poissons en Bretagne. Sous-titré Feuillets d’usines, ce roman s’érige en porte-parole des 6 millions d’ouvriers français.

 

Ce monde dur et froid est juxtaposé aux références littéraires classiques dont l’écriture de Joseph Ponthus recèle. La vie ouvrière nous y est dévoilée sans désigner, sans stigmatiser, accuser ou dénoncer, le soutien ouvrier étant la raison d’être principale du roman. Sont dépeints l’épuisement du travail à la chaîne et les déceptions liées au maigre salaire. Le caractère répétitif d’une industrie impitoyable, où les petites mains jamais ne peuvent s’arrêter ni déguster le fruit de leur dur labeur, est rendu par un refrain incessant retrouvé au fil des vers.

 

À l’instar d’autres romans, comme En Amazonie : infiltré dans le « meilleur des mondes », où le journaliste Jean-Baptiste Malet se fait embaucher chez Amazon pour y espionner leurs méthodes de management des travailleurs, ici, c’est le monde de l’usine qui est abordé. Contrairement au journaliste Malet, Ponthus n’a pas eu le choix ; il a dû aller à l’usine “pour les sous”. Face aux journées harassantes, écrire est devenu une nécessité, pour survivre au quotidien, pour échapper “à la machine”.

La forme de ce roman est l’une de ses plus grandes forces. Les retours à la ligne sans aucune ponctuation se font de manière aléatoire, jouant sur la répétition, les rimes, mettant en valeur des adjectifs ciselés dans le vif ! Une adaptation au théâtre serait la bienvenue….

À la ligne : feuillets d’usine

Joseph Pontus

La Table ronde, 272 pages

2

Désordre

Leslie Kaplan

P.O.L – 64 pages

Ce petit roman, ce conte, a été écrit par Leslie Kaplan. Saluée dès son premier roman en 1982 par Marguerite Duras, elle a construit depuis une œuvre caractérisée comme « essentiellement politique ». Elle s’inscrit donc particulièrement dans l’esprit du Prix Littéraire des Étudiants de Sciences Po avec son nouveau roman de 2019 : Désordre.

 

Vous avez certainement déjà vu dans les librairies ce petit livre paré d’un bandeau « ça suffit la connerie ! ». Surprise ou provocation, serait-ce encore un pamphlet dénonciateur, sous la plume engagée d’un politique remonté ? Il n’en est rien.  En ouvrant ce livre, le lecteur découvre avec ferveur un monde absurde qui met en lumière la même absurdité de celui dans lequel nous vivons. L’auteure revendique le pari de prendre les mots au pied de la lettre pour écrire sur l’origine de la violence. 

 

Il est question de la violence comme un phénomène qui vient d’en haut et non pas d’en bas, qui vient de ceux qui possèdent le pouvoir, l’argent, l’éducation et non pas des opprimés. De cette farce sanglante, semblable à une grande respiration, en résulte un texte presque comique. Pourtant, ce monde qui marche sur la tête est-il si différent du nôtre ?

3

Brigitte Giraud utilise consciemment, dans Jour de Courage, l’écriture comme acte d’engagement, en défense des droits de la communauté homosexuelle. La parution de ce roman intervient dans un contexte qu’elle perçoit comme, de nouveau, de plus en plus hostile et anti-libertaire.

L’auteure trace un parallèle entre Livio, jeune terminale de 17 ans souhaitant affirmer publiquement sa sexualité dans un environnement malheureusement peu réceptif car encore discriminatoire, et l’illustre médecin juif allemand Magnus Hirshfeld, fondateur du premier institut de sexologie dans l’Allemagne pré-nazie, 100 ans plus tôt.

Livio réalise un exposé devant sa classe, le fil directeur en étant les autodafés nazis. Le cours de la professeure d’histoire-géographie dépeint ces autodafés comme appartenant à un temps passé, où les horreurs nazies étaient perpétrées dans l’impunité ; un temps perçu comme révolu, dont les crimes nous apparaissent aujourd’hui dans toute leur cruauté et leur inhumanité.

Livio s’empare de ce thème et narre le premier autodafé nazi ayant détruit l’immense bibliothèque de l’institut de Magnus Hirshfeld. Il s’apprête alors à faire l’expérience du rejet à la mode contemporaine, de la discrimination remise au goût du jour dans une salle de classe se transformant en micro-société. Il se fait la preuve humaine que la mémoire se doit d’être un exercice constamment renouvelé, sous peine d’assister à la résurgence des vieux démons de la haine d’autrui, du rejet identitaire et de l’exclusion communautaire.

Jour de courage est un roman nous rappelant à notre devoir de vigilance en tant que citoyen.ne.s du monde d’aujourd’hui, et à l’absurdité de notre distanciation à notre propre histoire. Des autodafés ont récemment été perpétrés en Europe, les romans brûlés étant certes d’un autre genre. Mais détruire une forme de connaissance par rejet de sa vision, quelle qu’elle soit, n’est-ce pas toujours un signal d’une radicalisation de mauvais augure ?

Jour de courage

Brigitte Giraud

Flammarion – 160 pages

4

Les enfants vont bien

Nathalie Quintane 

P.O.L – 240 pages

Les enfants vont bien, de Nathalie Quintane, est un agencement de paroles journalistiques, législatives et politiques qui traitent de l’arrivée des migrants sur le territoire français. L’auteure n’a rien écrit, elle a recueilli des phrases ayant été prononcées ou écrites par diverses personnes ou institutions qui fabriquent le problème de l’asile et de l’hébergement des réfugiés en France. Elle les a ensuite disposées, à la suite, pages après pages et, comme au cinéma, les plans se succèdent et le lecteur passe d’une scène à l’autre, d’un monde à l’autre, pour y découvrir la dureté des mots et la perte d’humanité dans l’emploi du langage.

Les enfants vont bien ne présente aucun enrobage, aucune narration, aucune histoire, mais un subtil jeu de typographie et de mise en page permettant au lecteur d’identifier qui parle des réfugiés et avec quelles intentions. Il voit ainsi s’entrechoquer les paroles de plus en plus vides de sens de responsables politiques, en gras, en haut, écrasantes ; des textes de loi ésotériques, en italique, retentissants ; des titres de presse, centraux et percutants ; des courriers administratifs, procéduraux ; et ce que l’on imagine être des communiqués d’associations caritatives, en petit, en bas, écrasés et inaudibles dans ce flot de paroles. En ne disposant qu’une phrase par page, Nathalie Quintane place le lecteur dans une situation inconfortable, seul face aux blancs laissés entre les lignes, contraint à ressentir une infime partie du désarroi de ceux dont il est question dans cet ouvrage. Déstabilisante et ingénue, l’architecture du livre est entièrement dévouée au service de la précarité du statut des réfugiés en France.

En somme, Les enfants vont bien est un objet littéraire non-identifié qu’il faudra relire pour cerner intégralement. Peu à peu, la frigidité et la froideur clinique des phrases disposées bout à bout s’abaisseront pour laisser place à un discours militant, puissant et surprenamment poétique. Plus encore, le vide séparant chaque phrase donnera au lecteur le soin d’imaginer ce qui n’est pas dit entre les différents fragments de réel et, par ce procédé, Nathalie Quintane nous montre d’emblée qu’elle excelle dans l’art de suggérer toute une histoire sans même en avoir écrit un mot.

5

Prenez deux grandes problématiques au cœur de notre monde contemporain : les migrations et le féminisme. Ajoutez une bonne dose d’humanité. Et confiez ça à un maître de la narration. Cela donne une petite merveille, Mur Méditerranée, de Louis-Philippe Dalembert.

Mur Méditerranée nous raconte le périple de trois femmes qui ont dû se résoudre à quitter leur pays pour fuir le changement climatique, la dictature et la guerre : Chochana, la Nigériane, Semhar, l’Erythréenne, et Dima, la Syrienne. Au fil des pages, on suit ces trois héroïnes depuis leur départ jusqu’à leur arrivée au bord de la mer Méditerranée, devenue Mur. Elles vont embarquer sur le même chalutier pour essayer de le franchir. Si elles fuient des cauchemars différents, elles sont unies par un même rêve.

La volonté de Louis-Philippe Dalembert de redonner une humanité aux migrants fait la force et l’originalité de ce roman. On parle souvent des migrants comme d’un nom commun ; Dalembert leur redonne un nom propre, une vie, une histoire. Il ne cherche pas à peindre le portrait d’un “migrant lambda”, au contraire : il leur rend leur individualité, et nous montre la diversité de parcours, de raisons de fuir, de classes sociales des migrants. Il nous le rappelle : même pour une traversée clandestine, certains voyagent dans la cale, quand d’autres ont une place sur le pont. Il ne cherche pas à idéaliser les migrants, à embellir ses personnages : certains sont racistes, ils ont leurs propres travers. En somme, tout au long du livre, l’auteur réussit à tracer des traits d’union entre nos vies et les leurs, ce qui permet à son récit de résonner au plus profond de nous-mêmes.

Mur Méditerranée est un ouvrage très documenté. Dalembert a passé un mois à Lampedusa pour mieux comprendre le sujet qu’il voulait aborder, et qu’il connaissait déjà depuis son enfance avec les “boat people” qui quittaient Haïti pour essayer de rejoindre les Etats-Unis. Mais c’est aussi un livre bouleversant, dans le sens le plus noble du terme. La langue est simple et belle, Dalembert a le souci du mot vrai. On est porté par sa prose rythmée, qui mêle les accents poétiques du conte à la justesse amère du malheur. C’est un livre magnifique – et nécessaire.

Mur Méditerranée

Louis-Philippe Dalembert 

Sabine Wespieser – 336 pages

6

Nino dans la nuit

Capucine et Simon Johannin

Allia – 288 pages

Le récit narre les vaines tentatives d’un étudiant fauché de 20 ans pour s’en sortir, rapprochant les débâcles de ses soirées à celles de sa vie. En effet, la narration dresse un portrait juste de la jeunesse d’aujourd’hui. Tout commence lorsque Nino devient un des volontaires désirants intégrer la Légion étrangère, “l’armée en pire”. C’est le début du roman et Nino touche déjà le fond. S’engager dans l’armée, c’est le dernier recours, le dernier refuge.

Hélas, Nino échoue brillamment au test de dépistage, et, de retour de la Légion, il enchaîne les petits boulots, précaires et mal payés, ainsi que les nuits sans sommeil. “Retour à la case merdier”, comme il dit. C’est une vie de débrouille avec des flashs de fêtes étourdissantes et des personnages qui surgissent. La drogue qui l’a déjà piégé une fois, l’engloutit tout entier à présent. S’enchaînent alors les astuces pour voler chez Carrefour et les embrouilles dans le métro. Puis, l’amour vient, et avec lui, une ultime tentative de refaire surface et de revoir le jour se lever.

Capucine et Simon Johannin signent ce roman écrit à quatre mains après une fac de cinéma et avant leurs 30 ans. Ils livrent tous deux ce récit qui fait écho à des évènements vécus dans un style d’écriture engagé et terre à terre. Cela a valu à l’association Lecture en tête, organisatrice du Prix du roman de Laval, d’estimer que “Ce roman pourrait être un slam, un tag, mais c’est de la littérature”.

7

L’auteur québécois Kévin Lambert présente son premier roman à la scène française. C’est simple, le personnage de Querelle vient de la ville et part tenter sa chance dans une scierie des forêts canadiennes. Il se retrouve en pleine grève et à son arrivée un bras de fer s’engage entre les dirigeants et les employés. La situation dégénère rapidement.

Ce qui est intrigant lorsque l’on s’intéresse à ce roman, c’est qu’il est en fait une adaptation moderne du roman Querelle de Brest de Jean Genet. Paru en 1947, ce roman parle d’un marin débarqué à Brest, “Querelle, il n’est pas matelot, il est tous les matelots du monde” sonne la bande annonce du film de 1982. Querelle se donne à qui veut, à qui il veut, mais surtout à des hommes. Ce qui pourrait choquer n’est que le reflet de la liberté sexuelle dont fait preuve le jeune homme. Avide de se libérer des contraintes et des diktats, aussi bien en amour qu’au travail, Querelle fait fi de toutes les règles et se refuse à suivre celles imposées par qui que ce soit.

Dans cette réinterprétation moderne du personnage, Querelle n’est plus en Bretagne, mais dans le grand nord canadien et tombe en plein dans les conflits sociaux et se confrontent aux problématiques nouvelles de notre temps. La situation de grève fait affronter deux camps, les dirigeants de multinationales, qui ne pensent qu’à maximiser leur profit en exploitant les ressources naturelles, et les ouvriers, qui luttent tous les jours pour gagner leur pain dans cette petite ville dont toute l’économie tourne autour de cette scierie.

A l’instar de son prédécesseur, Kévin Lambert utilise avec soin le mélange des deux langages : le soutenu, le propre, le beau phrasé du patronat et celui, familier, brut et rustre des ouvriers. Personne ne reste indifférent en lisant Querelle, les émotions transpercent les pages, cet ouvrage est plus qu’un hommage c’est une sublimation, à lire au plus vite…

Querelle

Kévin Lambert 

Nouvel Attila – 256 pages

8

Rouge impératrice

Léonora Miano 

Grasset – 608 pages

Rouge Impératrice est un roman futuriste, nous présentant une Afrique fictive presque unifiée. Ilunga, héro de la libération du continent, rencontre Boya, à l’aura éclatante et la spiritualité en phase avec celle du dirigeant. Une histoire d’amour passionnelle débute alors, aux plus hauts niveaux du pouvoir du Katiopia unifié. Une histoire complexe, rassemblant un dirigeant annexionniste et une chercheuse passionnée par les pratiques sociales marginales, en particulier celles d’un peuple : les Fulasi, descendants d’immigrés français, refusant l’assimilation socio-culturelle leur étant imposée.

Le lecteur est alors confronté à un monde nouveau, en pleine réinvention autarcique. Le projet politique présenté est un idéal anticolonialiste, écologiste, féministe. Ses détracteurs sont ainsi nombreux, et aux plaidoyers d’Ilunga s’ajoutent ceux d’Igazi, son frère d’armes raciste pour qui seule l’exclusion des Fulasi permettra le véritable accomplissement du régime.

Ce sont ainsi deux doctrines politiques qui s’affrontent, caricaturales. L’une utilitariste, prête aux sacrifices humains et moraux nécessaires à l’avènement d’un régime panafricain émancipateur ; l’autre écartelée entre moralité, spiritualité et maintien de l’ordre. “Inventer l’avenir”, telle est la tâche à laquelle ces dirigeants sont confrontés, dans un pays d’une taille gigantesque et sans comparaison aucune.

Catégoriser ce roman serait ardu, tant il s’apparente à plusieurs catégories : roman d’amour, fiction, roman historique, essai politique déguisé maniant la complexité de l’appartenance identitaire et du nationalisme… Toujours est-il que sa lecture invite à l’introspection, interroge notre sentiment d’appartenance : finalement, qu’est-ce qu’un peuple ?

9

Ce roman est si peu commun et si bien écrit qu’il méritait amplement sa place dans le cru 2019 du Prix Littéraire. L’auteur, Emmanuel Genvrin, est un psychologue né à Chartres, il a déménagé à La Réunion pour se lancer dans l’art. Il a été chanteur, puis rockeur, puis acteur, puis politicien, avant de se lancer dans la littérature. Et quel succès ! Son roman, Sabena est aussi excentrique que lui. C’est un roman d’histoire, c’est un roman d’amour, c’est un roman sur la psychologie des hommes.

C’est un roman d’histoire car il raconte la crise sociale de l’Océan Indien, l’histoire des tensions entre comoriens, mahorais et malgache. Il s’inspire de la Grande Histoire, celle du massacre des Comoriens à Mahajanga, celle du mercenaire Bob Dénard, protecteur des dictateurs comoriens. Autour de la Grande Histoire, Emmanuel Genvrin raconte la “petite histoire”, celle de Faïza, une Sabena, c’est-à-dire une rescapée du massacre, qui donnera une fille au mercenaire. Bibi, la fille de Bob Dénard, aura elle-même une fille, Chati, née d’un viol.

Ce récit, c’est avant tout celui du grand désordre postcolonial, celui des bouillonnements furieux de l’Histoire, mais c’est aussi la vie de trois générations de femmes qui tentent de s’en sortir, de laisser la mémoire tragique de leur peuple derrière elles.

Mais est-il réellement possible de faire fi du passé ? Qui gagnera, la folie, ou la Sabena et ses descendantes ?

Sabena

Emmanuel Genvrin  

Gallimard – 224 pages

10

Sœur

Abel Quentin

L’Observatoire – 256 pages

Ce roman est l’histoire d’une adolescente solitaire, Jenny Marchand, en rupture avec ses parents et rongée par l’ennuie d’une petite ville trop tranquille. Jenny se sent mal dans sa peau, refuse tout signe de féminité et rejette son corps de femme jusqu’à exécrer le sang de ses règles. Jenny se réfugie dans sa chambre et relie sans cesse Harry Potter. Avant de rentrer au lycée, elle décide de tout changer, de s’ouvrir aux autres et de se rapprocher des élèves populaires. À première vue, une histoire d’adolescente en crise, trop prévisible et déjà-lue. Il n’en est rien.

Suite à quelques incidents au lycée, Jenny est victime de harcèlement de la part d’autres élèves et se retrouve seule et désespérée. C’est alors que Dounia apparaît, une amie bienveillante aux yeux de Jenny. Petit à petit, Dounia va la sensibiliser à l’islamisme, lui apportant ce qui lui manque et, surtout, un groupe d’amies.

Le roman se concentre sur les personnages de Jenny et Dounia mais aussi sur Chafia, qui est introduite dès la première page. Interrogée rudement au commissariat, ayant l’air de ne pas réaliser les conséquences de ce qu’elle vient de faire. Mais qu’a-t-elle fait ? Dans l’attente de réponses, le lecteur suit les événements antérieurs au drame, baladé entre le point de vue des différents personnages par un narrateur omniscient. Sur fond de fin de mandat, le narrateur présente la vision des évènements au travers de la crise que vit le Président Saint-Maxens. Face à la “menace islamiste” et la “radicalisation des citoyens français”, il assiste seul et impuissant à la montée du populisme. Happé par le suspens, le lecteur est fermement tenu en haleine.

La couverture du livre intrigue, mais le choix d’un tableau expressionniste d’Auguste Macke pour illustrer le récit de la radicalisation prend tout son sens lorsque l’on connaît son titre : « La tempête ».